The photos in the slideshow were taken
in several village in the Luberon (Provence) — Gordes, Lacoste, Roussillon, Bonnieux... and maybe others.
France is going back into a lockdown, we learned last night. It is being called a "lockdown light" — un confinement allégé. We'll get the details today after the parliament and the prime minister iron them out. To prepare, I went and got my hair cut yesterday, and Walt will be doing the same this morning. I also went and did a big shopping so that we'll have plenty of groceries on hand for the next few weeks.
One of the great figures in recent French linguistics — he was a lexicographer and lexicologiste, as well as a radio personality and dictionary author — has passed away. Alan Rey was his name. He was 92 years old. An article in yesterday's Le Monde newspaper describes him this way: ...non content d’être un « géologue » du vocabulaire, érudit aux connaissances encyclopédiques, linguiste, historien, amateur d’art et de gastronomie, Alain Rey, qui est mort le 28 octobre, à Paris, à l’âge de 92 ans, était un passionnant conteur. Il savait partager son immense savoir avec gourmandise, éminçant à plaisir l’histoire des mots, pour mieux exhaler parfum et saveurs – comme lorsqu’on prépare la
truffe. RIP.
Here's a translation of the quote from Le Monde that I posted:
ReplyDelete...not content to be just a "geologist" of words, Alain Rey was an erudite man with encyclopedic knowledge, a linguist, a historian, a lover of art and gastronomy... he died on October 28, 2020, in Paris, at the age of 92. He was a fascinating storyteller because he knew how to share his immense knowledge with great joy, delicately slicing and dicing the history of words, the better to release their fragrance and flavors - the way you would trim and slice truffles.
Requiescat In Pace - R.I.P. Alain Rey. This is a loss for France, for Le Robert dictionary and for the French language. Comdolences to his family and his colleagues.
ReplyDeleteThanks for the information and obit for Alain Rey. Storytelling is important and Rey's stories must have been especially good. Covid is going strong in the US now also, maybe I need to get a haircut today, too.
ReplyDeleteThanks for the translation! I had some trouble with the meaning, especially that last sentence. And how is "conteur" different than "raconteur" if at all?
ReplyDeleteIMHO, a conteur is somebody who tells stories that are a product of imagination, with or without any real bases, like a fairy tale. On the other hand, a raconteur is somebody who reports, or tells, with his/her own words about something that really happened. However, the difference between the two is very thin.
DeleteThanks chm! I see the logic in this.
DeleteI looked in the Petit Robert dictionary and it says that a conteur is une personne qui compose, dit, ou écrit des contes, and says that's the "modern" sense of the term. The Petit Robert also says that the term raconteur is rare in French and means une personne qui raconte, aime à raconter. Another dictionary says a raconteur is somebody who has a manie (an odd habit, an idiosyncrasy), implying it's somebody who can't refrain from telling little stories and anecdotes all the time. It's my impression that raconteur is more commonly used in English than in French.
DeleteThe word raconteur doesn't even appear in the Petit Larousse dictionary, but conteur does.
DeleteMerci, Ken, pour ces précisions.
DeleteSad news, indeed. I will now research Alain Rey. I'm afraid I have gotten to that stage in life where I have that "odd habit or manie " of telling little stories and memories in most of my conversations. I'm sorry, friends.
ReplyDeleteMary in Oregon
Not to worry, Mary. I do that too. Except for right now, because we are again confined to quarters — locked down — and we don't see or talke to anybody except each other.
DeleteMary, maybe you'll be interested in this Le Monde article about Alain Rey
ReplyDeleteAlain Rey, l’un des maîtres d’oeuvre du dictionnaire Le Robert, est mort
Auteur de nombreux ouvrages, historien, amateur d’art et de
gastronomie, chroniqueur à la radio, le lexicographe et lexicologue
est mort à l’âge de 92 ans.
« On ne présente pas Alain Rey. » C’est ainsi qu’était régulièrement
introduit dans les conférences ou les émissions auxquelles il
participait le lexicographe et lexicologue amoureux des mots, dont le
nom reste attaché à celui des dictionnaires Le Robert. Son visage au
front dégarni encadré de longs cheveux blancs, sa moustache, ses
lunettes et ses vêtements de dandy savamment désassortis en
avaient fait un personnage familier, sorte de savant à la Professeur
Tournesol, chassant les mots avec son filet à papillons.
Mais c’est surtout sa voix, tranquille et posée, que, de 1993 à 2006,
les auditeurs de France Inter avaient pris l’habitude de retrouver
chaque matin dans « Le Mot de la fin ». Car, non content d’être un
« géologue » du vocabulaire, érudit aux connaissances
encyclopédiques, linguiste, historien, amateur d’art et de
gastronomie, Alain Rey, qui est mort le 28 octobre, à Paris, à l’âge de
92 ans, était un passionnant conteur. Il savait partager son immense
savoir avec gourmandise, éminçant à plaisir l’histoire des mots, pour
mieux exhaler parfum et saveurs – comme lorsqu’on prépare la
truffe.
Merci aussi, Ken, de cet intéressant article.
DeleteHere's the next part of the article. Blogger wouldn't let me post such a long text...
ReplyDeleteAlain Rey est né le 30 août 1928 à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme),
dans une famille catholique. Son père, polytechnicien et… ténor
amateur, était aussi bibliophile, passion qu’il transmit à son fils.
La formation du jeune « Rrreye », très tôt amoureux des mots, ne
cessa pourtant pas de bifurquer, des mathématiques vers la
littérature, puis des études de médiéviste et Sciences Po vers le
journalisme économique. Dans l’intervalle, il résilia son sursis et fit
l’école d’officiers de Cherchell, en Algérie. Une expérience qui le
marqua durablement : il ne vit chez les colons que mépris et, chez
les officiers de Saint-Cyr, arrogance et « racisme non avoué ».
Petite annonce
En répondant à une petite annonce parue dans… Le Monde, le
jeune Alain Rey fit une rencontre déterminante. En effet, au
tournant des années 1950, l’héritier d’une riche famille pied-noir
d’Orléansville, Paul Robert, frustré des limites des dictionnaires
existants, nourrissait le projet d’un ouvrage de type nouveau, basé
non plus seulement sur l’ordre alphabétique, mais aussi sur des
renvois analogiques (l’intertextualité avant l’heure…). Sa référence :
le dictionnaire d’Emile Littré (1801-1881).
Alain Rey participa à cette « entreprise imaginative et
invraisemblable » aux côtés de Josette Debove, sa future épouse.
Celle-ci, lexicographe, sémiologue et universitaire, est morte en 2005,
après une vie commune et une collaboration de cinquante années.
Le couple n’a pas eu d’enfants, mais les nombreux ouvrages
auxquels ils ont contribué constituent une postérité sans égal.
Et tout d’abord le « Grand Robert », dont la première édition (1953-
1966), sous l’autorité de Paul Robert, sera suivie d’une deuxième (en
1985), avant une nouvelle édition augmentée (en 2001, avec Danièle
Morvan). Un travail titanesque de réactualisation, exigeant la
minutie de moines bénédictins, mais qui a bénéficié au fil du temps
des apports de l’informatique et des techniques d’impression les plus
performantes. Bien loin des fiches manuscrites de Paul Robert, à
Casablanca, lors des débuts de l’entreprise…
En 1967 parut la première édition du Petit Robert (sous la triple
houlette d’Alain Rey, Josette Rey-Debove et Henri Cottez), qui, «
remanié et amplifié », fut suivi du Petit Robert des noms propres.
Incontestable nouveauté par rapport à son concurrent, le
septuagénaire Petit Larousse illustré : une plus grande ouverture au
français du Québec ou de Bruxelles, une aptitude à capter l’air du
temps, à intégrer les mots de tous les jours, y compris les
onomatopées ou les mots argotiques.
Alain Rey, grand et éclectique lecteur, n’hésita pas à illustrer les
définitions par des exemples issus de la littérature vivante, de Céline
à Frédéric Dard en passant par Raymond Queneau. Le Petit Robert
est, à sa manière, un enfant de Mai 68.
Part 3...
ReplyDeleteUn Dictionnaire des expressions et locutions (avec Sophie
Chantreau) suivit en 1979, dont la préface, dense, introduit à une
lecture butineuse et ludique. A la manière d’un précédent ouvrage
coécrit avec son compère Jacques Cellard, titulaire de la « Chronique
du langage » dans Le Monde de 1971 à 1985 : le Dictionnaire du
français non conventionnel (le « Non con », paru chez Hachette),
florilège d’expressions argotiques et fleuries, où le sexe sous toutes ses
formes et l’argent procuré de toutes les manières possibles sont rois.
Autre étape majeure, la publication d’un Dictionnaire historique de
la langue française, en 1992. Le succès fut au rendez-vous. Racontée
avec rigueur mais dans un style vivant, l’histoire des mots s’y lit
comme un roman. La publication, en 2005, du Dictionnaire culturel
en langue française a constitué un autre moment clé du travail
collectif mené par Alain Rey. Là, la grande innovation, ce sont ces
encadrés qui viennent éclairer par des citations ou des
développements les définitions de la partie lexicographique.
Parallèlement à son activité de directeur éditorial, Alain Rey n’a
cessé de publier des ouvrages tantôt savants, tantôt de vulgarisation
intelligente, prouvant, s’il en était besoin, qu’il n’est pas nécessaire
d’être abscons pour être rigoureux.
Parmi ceux-ci, deux biographies originales : celle d’Emile Littré,
l’inspirateur de Paul Robert (Gallimard, 1970), et celle d’Antoine
Furetière (1619-1688), ancêtre des lexicographes modernes (Fayard,
2006) ; des ouvrages de lexicologie, dont un passionnant Dictionnaire
amoureux des dictionnaires (Plon, 2011) ; un « Découvertes »
Gallimard sur le français (2008) ; des « Que sais-je ? », collection
dont le nom lui allait comme un gant.
Car Alain Rey fut, à cheval sur deux siècles, un héritier érudit mais
toujours modeste des humanistes de la Renaissance, de Rabelais
surtout, qu’il pratiquait au quotidien. Ainsi que des savants,
penseurs et philosophes perses, hébreux, arabes ou grecs qui ont
élaboré, traduit et transmis nombre d’écrits fondamentaux de
l’humanité.
Ayant pour mot favori l’adjectif « luciférienne » (qui vient de
Lucifer, littéralement le « porteur de lumière »), Alain Rey ne laissa
à personne le plaisir de rédiger un Dictionnaire amoureux du diable
(Plon, 2013), à mettre entre toutes les mains. Un de ses derniers
ouvrages, illustré par des calligraphies de Lassaâd Metoui, raconte Le
Voyage des mots. De l’Orient arabe et persan vers la langue
française (Guy Trédaniel Editeur, 2013). Rappelant avec pertinence
que les langues sont sans patrie et se jouent des frontières…
Alain Rey en quelques dates
•30 août 1928 Naissance à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme)
•1952 Début de la collaboration avec Paul Robert (1910-1980), en vue de la création d’un nouveau dictionnaire
•1953 Premier volume du Grand Robert
•1967 Première édition du Petit Robert
•1985 Nouvelle édition du Grand Robert de la langue française
•1992 Dictionnaire historique de la langue française
•1993-2006 Il tient la chronique « Le Mot de la fin » sur France Inter
•2011 Dictionnaire amoureux des dictionnaires (Plon)
•2013 Dictionnaire amoureux du diable (Plon)
•2018 Hommage aux mots (Hermann)
•28 octobre 2020 Mort à Paris
Idem, merci!
ReplyDeleteThat was wonderful!!!!!!!! Thank you for making this available for me to read, Ken! I did have to look up several words - less than 8, I believe! And then along came "Idem" - from chm! Now I can say that to my french classmates!
ReplyDeleteThis will be the topic for my french current events for lundi! One of my classmates is going to really love it.
At his home he has the gigantic (2 books) Oxford Dictionary that requires a magnifying glass to read. In my home I have 3 locations, so each place has several dictionaries to use: here at my computer is my large Oxford, a Larousse, and a Harper Collins and I see the 2001 French and English Idioms my daughter gave me! I've always wanted a Grand Robert - maybe this Christmas I will have to treat myself!
This was so exciting to read.
Mary in Oregon